La voie possible de Trump vers la Maison-Blanche : réflexions d'un expert en affaires publiques
En tant que cabinet de relations publiques de référence spécialisé dans les questions transfrontalières, notre équipe suit de près les événements politiques majeurs susceptibles d'avoir un impact sur les entreprises canadiennes opérant aux États-Unis ou commerçant avec ce pays. Les prochaines élections présidentielles américaines auront des répercussions importantes sur les relations canado-américaines et sur le bien-être économique des entreprises de part et d'autre de la frontière.
Kevin Macintosh, vice-président principal de notre bureau d'Ottawa et spécialiste du droit constitutionnel titulaire d'une maîtrise en droit de la Osgoode Hall Law School, nous livre son analyse. Alors que les sondages montrent actuellement une course serrée entre la vice-présidente Kamala Harris et l'ancien président Donald Trump, voici dix facteurs qui, selon M. Macintosh, pourraient donner un avantage à M. Trump à l'approche du jour de l'élection :
- L'économie va peut-être mieux, mais les gens ne le sentent pas. Alors que les années Biden ont été marquées par la pandémie mondiale et l'inflation, l'économie de l'ère Trump a été largement épargnée par les problèmes.
- Davantage d'Américains pensent que la frontière sud est beaucoup trop perméable et que M. Trump est le mieux placé pour la contrôler.
- Le monde semble de moins en moins sûr. Les États-Unis n'ont participé à aucune guerre pendant les quatre années de Trump, à l'exception des victoires contre ISIS et d'autres dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Trump laisse entendre avec audace que les tyrans et les dictateurs du monde entier ne se frotteront pas à lui. Bien qu'il s'agisse d'une exagération classique de la part de Trump, certains éléments indiquent qu'il n'a peut-être pas tort.
- Les jeunes hommes noirs et hispaniques se sont ralliés à Trump en nombre sans précédent. Barack Obama a pu compter sur le soutien de 81 % des jeunes hommes noirs lorsqu'il a été élu pour la première fois. Les derniers sondages montrent que Harris peut compter sur la moitié de ce chiffre.
- Les Démocrates étaient autrefois le « parti du peuple », c'est-à-dire, dans une large mesure, de la classe ouvrière. Les Républicains, sous Trump, ont supplanté les Démocrates en tant que parti défendant les Américains qui travaillent dur.
- Hillary Clinton et Joe Biden étaient en avance de 7 à 10 points sur Trump à la même époque en 2016 et en 2020. Harris est en hausse de 2 points à moins de trois semaines du scrutin. Il s'agit d'une simple intuition, mais mon instinct me dit qu'un certain nombre d'électeurs ne disent pas aux sondeurs qu'ils voteront pour Trump.
- Lorsqu'on lui a demandé dans l'émission The View si elle ferait quelque chose de différent par rapport aux années Biden, Mme Harris a répondu qu'elle ne pouvait pas penser à quoi que ce soit. Le problème, c'est que la plupart des Démocrates et des Républicains considèrent qu'il s'agit d'une élection de changement. Mme Harris était sérieusement à côté de la plaque à ce moment-là, mais elle a corrigé sa réponse lors de l'entrevue qu'elle a accordée à Fox News.
- Par rapport à ses précédentes campagnes, Donald Trump a enregistré des gains inattendus en termes de soutien syndical.
- Les États-Unis chérissent le capitalisme et la libre entreprise. Ce ne sont pas les premiers mots qui viennent à l'esprit lorsqu'on pense à Harris.
- Enfin, Harris et son mantra de campagne, « Je viens d'une famille de classe moyenne », ont été parodiés dans l'émission Saturday Night Live. Les scénaristes ont-ils exprimer ce que les électeurs commencent à penser et à dire?
Il ne s'agit là que de l'opinion d'un observateur politique sur la situation dans moins de trois semaines. Je dois également préciser que je ne suis ni un partisan de Harris ni un partisan de Trump. J'ai régulièrement affirmé que la polarisation politique de ces dernières années était alimentée à la fois par la gauche et par la droite. Malheureusement, au vu de cette élection, il est difficile d'en voir la fin.