Tendances 2023 : Affaires publiques et relations avec les parties prenantes
Plus qu'un joli tableau, cette image dans le style de Monet représente les affaires publiques du pays. Vous remarquerez l'absence de signes distinctifs pour ce parlement imaginaire. Pas de drapeau, pas d'écusson, mais l'idée de relations harmonieuses entre les parties prenantes demeure. L'outil d'intelligence artificielle que nous avons utilisé pour créer cette illustration a parfaitement compris la mission.
Chez NATIONAL, nous nous engageons à aider les leaders du monde des affaires à prendre les bonnes décisions pour leur avenir. Voici les tendances que nos experts en affaires publiques et en relations avec les parties prenantes entrevoient pour 2023 :
Des choix économiques difficiles s’imposent
Face à la perspective d'une inflation fulgurante, les politiciens sont sur la corde raide en cette fin d'année. Dépensez trop pour aider ceux qui souffrent le plus, et vous ne ferez que jeter de l'huile sur le feu. Réduisez trop vos dépenses et vous donnerez l'impression d'abandonner les personnes dans le besoin.
Ce dilemme persistera en 2023.
Les économistes s'attendent à une récession, précipitée par la hausse des taux d'intérêt. Selon le rythme de détérioration – certains des plus grands noms du secteur technologique ont déjà procédé des licenciements – nous pourrions entrevoir la pensée du gouvernement fédéral lors du prochain budget, au printemps.
L’inflation étant couplée à une importante pénurie de main-d’œuvre, les gouvernements rivalisent d’imagination pour maintenir une croissance. Le manque de personnel dans les services publics – la santé et l’éducation en tête – mais aussi dans les entreprises nuit à toute l’économie. Le temps où un projet créateur d’emploi était accueilli à bras ouverts par nos gouvernements est derrière nous. Aujourd’hui, l’automatisation et, jusqu’à un certain point, la réduction de la main-d’œuvre sont recherchées par les ministres pour donner leur appui.
Récession ou pas, la situation est précaire et nécessite d’approcher les gouvernements en tenant compte de ces défis importants.
Simon Beauchemin, directeur principal, Investissement et Commerce et Guillaume Fillion, directeur, Affaires publiques
Les défis intergouvernementaux entre Ottawa et les provinces se poursuivront
À l'approche de 2023, les relations fédérales-provinciales continueront d'être confrontées à des défis importants, notamment dans les Prairies où la fracture est plus prononcée. Après deux élections fédérales, les Canadiens ont élu des gouvernements minoritaires, tandis que les électeurs de l'Alberta et de la Saskatchewan ont confié des mandats qui s’opposent aux politiques fédérales.
Le fossé qui s'est creusé autour des politiques environnementales et énergétiques s'étend maintenant aux services de police, aux régimes de retraite et aux soins de santé. Les provinces font preuve de créativité et de collaboration pour défier le gouvernement fédéral, la plupart d'entre elles demandant une augmentation du Transfert canadien en matière de santé.
La Saskatchewan et l'Alberta se sont dotées de nouveaux outils législatifs qui, selon elles, protégeront leurs intérêts économiques contre la politique environnementale fédérale. Elles envisagent également d'avoir leurs propres forces de police provinciales et l'Alberta entend se retirer du Régime de pensions du Canada.
Les organisations devront adapter leurs stratégies de relations gouvernementales et anticiper les domaines où les intérêts commerciaux et politiques passent après les querelles entre les provinces et le gouvernement fédéral. Se quereller avec le gouvernement fédéral est presque aussi canadien que le sirop d'érable et la poutine.
Blaise Boehmer, directeur, Communication corporative et affaires publiques
Plus de collaboration entre les secteurs public et privé en matière de logement abordable
Autrefois un problème réservé aux grandes villes, la crise de l'accessibilité au logement s'étend désormais d'un océan à l'autre, alors que l'exode des centres urbains lié à la pandémie se poursuit.
Avec la hausse des taux d'intérêt, le deuxième quart de 2022 a connu la « pire détérioration » de l'accessibilité au logement en 41 ans, selon un rapport de la Banque Nationale. La location est également de plus en plus hors de portée, le loyer moyen dépassant désormais 2 000 dollars par mois. Pendant ce temps, les problèmes de chaîne d'approvisionnement continuent de retarder les nouveaux projets.
Le problème? Il n'y a pas de solution miracle à l'horizon.
Alors que les récents programmes fédéraux se sont concentrés sur l'aide à l'épargne, les futurs programmes devront se concentrer sur une participation accrue du secteur privé dans le développement de logements abordables.
NATIONAL s'attend à ce que le financement gouvernemental dépende de l'avancement des objectifs du gouvernement fédéral en matière de changements climatiques – pour les promoteurs, il est clair que les projets durables et adaptatifs seront la voie privilégiée par le gouvernement.
Il ne fait aucun doute que les gouvernements, les organismes sans but lucratif et le secteur privé devront collaborer.
Jason Craik, directeur, communications numériques et Solutions intégrées, et Siera Draper, consultante, Affaires publiques
Instaurer la confiance dans un environnement de plus en plus polarisé
Ceux qui étudient et mesurent le concept de « confiance » nous disent que les Canadiens s'inquiètent d'être trompés par les leaders, y compris les médias et le gouvernement. La politique hyperpartisane qui divise les États-Unis s’est répandue, donnant naissance aux voix et aux actions de ceux qui se sentent ignorés.
Par conséquent, il est plus difficile pour les organisations de parvenir à un consensus. Comment les organisations peuvent-elles alors impliquer leurs publics clés dans cet environnement polarisé? En établissant de la confiance.
La confiance est directement liée à la réputation, qui doit être gérée en permanence. Posez les bases du succès avec un récit fort qui découle d'un ensemble de valeurs claires. Soyez cohérent au sein de votre organisation et soyez prêt à vivre vos valeurs au quotidien.
Nous savons que les organisations qui établissent des relations avec les parties prenantes et recherchent des occasions régulières d’engagement ont un taux de réussite plus élevé lorsqu'elles rencontrent le gouvernement. Elles ont l'appui de partenaires et d'études. Lorsqu'une consultation est nécessaire, elles travaillent dur pour établir des principes directeurs clairs et favoriser la transparence.
La confiance est un investissement. Une solide réputation sera utile dans cet environnement complexe de parties prenantes.
Kristan Hines, vice-présidente principale, Affaires publiques et Adam Langer, directeur, Affaires publiques
Le populisme et la démagogie sont là pour rester
Les Canadiens continuent de faire face à des incertitudes économiques à la veille de 2023, en raison de la hausse des taux d'intérêt, de l'inflation, des contraintes de la chaîne d'approvisionnement et du coût élevé des aliments et du carburant. La plupart des gens ont pour priorité de maîtriser leur portefeuille, car le coût de la vie devient un lourd fardeau. Pour les gouvernements, leur tâche est double : reconstruire et revigorer leur économie, tout en rendant la vie plus abordable pour tous.
L'Ontario a connu des élections à tous les niveaux de gouvernement au cours des 12 derniers mois, et l'abordabilité demeure l'enjeu numéro un. À l'avenir, la formule gagnante pour les politiciens de tous bords consistera à promettre de remettre de l'argent dans les poches des gens à l'approche d'une récession imminente.
Au cours des dernières années, le monde a assisté à la montée de la démagogie à l'échelle mondiale et au Canada. Ce phénomène, qui dépasse souvent les limites des partis, est considéré par certains comme étant de nature « populiste ». Mais quelle que soit la description, les Canadiens veulent savoir ce que leurs gouvernements vont faire pour les aider à joindre les deux bouts.
Kevin Macintosh, vice-président principal, Relations gouvernementales; Stephen Adler, directeur principal, Affaires corporatives et publiques; Yash Dogra, directeur, Affaires corporatives et publiques; et Stephanie Gomes, conseillère, Affaires corporatives et publiques
La pénurie de main-d’œuvre, l’immigration et le déclin de la langue française
Sans être unique au Canada, le phénomène de rareté de main-d’œuvre s’accompagne de réflexions intrinsèquement liées à l’immigration, à la séparation des pouvoirs et à la langue française.
Pour faire face à cette crise sans précédent, le milieu des affaires s’est largement positionné en faveur d’une hausse de l’immigration.
En 2022, le recensement de Statistique Canada révèle un recul du français au Canada, s’ajoutant aux réflexions sur la pénurie de main-d’œuvre et l’immigration. En Ontario, plusieurs entrevoient dans cette nouvelle réalité, une opportunité de bâtir une communauté francophone plus forte.
Récemment, le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec ont tous les deux présenté des projets de loi visant la modernisation des lois sur les langues officielles, creusant une fois de plus l’écart entre leurs positions discordantes. Au cœur des débats : l’application de la Charte aux entreprises privées ravive la question épineuse du partage des compétences.
Ces diverses réflexions sur fond d’entente Canada-Québec qui façonnent actuellement le marché du travail entraîneront certainement des conséquences plurielles sur l’avenir des entreprises.
Paul Wilson, vice-président principal, Organisations et parties prenantes et Elizabeth Lemay, conseillère, Organisations et parties prenantes