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Quel est le legs de Ghislain Picard à la tête de l’APNQL?

Quel est le legs de Ghislain Picard à la tête de l’APNQL?

LA PRESSE CANADIENNE/Spencer Colby

LA PRESSE CANADIENNE/Spencer Colby

Trente-trois ans à la tête d’une organisation politique est un défi que peu de personnes peuvent aujourd’hui considérer.

C’est pourtant ce qu’a réalisé Ghislain Picard comme chef régional de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL). L’instance représente les Grands Chefs et Chefs des 43 communautés autochtones du Québec dans la défense des droits et intérêts.

Des réalisations majeures et des défis persistants

Réussir à concilier les intérêts des 43 communautés alors que des conflits territoriaux, de valeur ou de reconnaissance des droits perdurent entre les nations présentes à la table, c’est un défi loin d’être évident à surmonter, qui peut même être qualifié d’exploit.

Que ce soit à l’époque de l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en 2007, de la défense de l’autonomie gouvernementale des Premières Nations dans les années 90 ou encore aujourd’hui, la défense des droits sur le territoire alors que le Québec répand à tout vent ses ambitions énergétiques, Ghislain Picard a tenu le fort face au vent : les relations gouvernementales sont loin d’être faciles entre le Québec, le Canada et les communautés autochtones. Les conditions socio-économiques dans les communautés sont encore très loin derrière celles des collectivités canadiennes.

Dans un rapport de force que les parties souhaitent équitable, il reste du travail à faire. Ghislain Picard a défendu et porté le dossier de la protection de l’enfance jusqu’en Cour suprême où finalement les Premières Nations ont gagné et peuvent maintenant déterminer leur propre système de protection à l’enfance. Un gain majeur représentant des années de luttes.

Il en va de même pour le dossier des langues autochtones, de leur protection, revitalisation et financement, dossier qui est cher à M. Picard, lui-même locuteur de la langue innue dans laquelle il s’exprime à chaque prise de parole et rencontre.

Résumer 33 ans de règne en une page est impossible. Rappelons-nous l’homme derrière la carrière : père, grand-père, arrière-grand-père. Nous souhaitons que la vie lui permette de revenir auprès des siens et de s’investir dans un tout autre rôle des plus importants.

Un nouveau chapitre avec Francis Verreault-Paul

Le regard est maintenant tourné vers l’avenir avec l’arrivée de Francis Verreault-Paul à la tête de l’APNQL. Ce sera de gros mocassins à chausser dans un contexte où les relations gouvernementales s’annoncent difficiles avec un gouvernement provincial aux ambitions économiques et énergétiques importantes, un changement à la tête du gouvernement fédéral et l’arrivée de nouveaux élus, un climat international précaire, des questions territoriales pas encore réglées, on peut aussi se poser la question sur la viabilité de la table des chefs comme nous l’avons toujours connue et l’occasion de redéfinir le rôle et le mandat de cette assemblée. L’unité de cette table politique a été maintenue principalement par le leadership de Ghislain Picard et le défi s’annonce grand pour M. Verreault-Paul qui devra assurer cette cohésion afin d’en dégager sa pertinence.

L’élection de M. Verreault-Paul arrive à un moment charnière de notre histoire. Non seulement il incarnera le niveau visage de l’APNQL, mais il saura insuffler un nouveau leadership oscillant entre continuité et renouveau. Surtout, il le fera à un moment où les enjeux se multiplient, mais heureusement au moment où la prise de conscience dans la société civile n’a jamais été aussi grande. Francis Verreault-Paul représente aussi la jeunesse autochtone qui constitue plus de 55 % de nos populations, mais que nous voyons trop peu souvent en politique.

Le dynamisme et la nouveauté qu’incarne le nouveau chef régional seront bienvenus et jetteront assurément un souffle nouveau.

Chez NATIONAL, nous avons décidé d’incarner les principes de la réconciliation et d’agir comme agents de changement en favorisant les rapprochements et le dialogue entre les communautés et la société civile, mais aussi entre les organisations et les Premières Nations et les Inuit. Pour les organisations qui souhaitent s’y prendre de la bonne façon et s’inscrire dans le mouvement de la nécessaire réconciliation dans une approche fondée sur le respect et la collaboration, contactez-nous.

Tshinishkumitin (merci) Ghislain Picard et bienvenue Francis Verreault-Paul!

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Rédigé par Madeline Postle

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