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Plusieurs cônes orange sur la route estivale de la CAQ

Plusieurs cônes orange sur la route estivale de la CAQ

LA PRESSE CANADIENNE/Karoline Boucher

LA PRESSE CANADIENNE/Karoline Boucher

Malgré une fin de session moins chaotique que celle de l’hiver dernier, le gouvernement de la CAQ (Coalition avenir Québec) part pour la belle saison avec plusieurs chantiers inachevés.

Que ce soit l’éducation, la santé, les transports, l’énergie, la construction, le logement ou l’immigration, le gouvernement s’est lancé dans plusieurs réformes et chantiers d’envergure avec l’espoir de générer des résultats à long terme. Si on se donne ainsi de nouveaux leviers, il n’en reste pas moins qu’on reporte des résultats concrets et qu’on demande à la population d’être patiente, avec l’espoir que les améliorations dans les services publics n’en seront que meilleures. Cela dit, François Legault doit rapidement démontrer qu’il est sur la bonne voie. Les Québécois veulent des résultats concrets, et depuis la dernière élection, si on se fie à l’humeur des sondages, ils n’ont pas l’impression d’en avoir pour leur argent.

Avant de mettre fin aux travaux et dans une formule inattendue, François Legault a fait une déclaration solennelle au Salon bleu pour annoncer la formation d’un comité composé d’experts afin de voir comment le gouvernement peut accroître l’autonomie du Québec au sein du Canada. Le comité en question sera co-présidé par l’ancien ministre libéral Sébastien Proulx et le professeur de droit Guillaume Rousseau. Cette sortie de M. Legault met la table à la rencontre pour discuter d’immigration qui aura lieu entre François Legault et Justin Trudeau au début de la semaine prochaine à Québec.

La veille, Pierre Fitzgibbon a déposé son très attendu projet de loi sur la gouvernance des ressources énergétiques. Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie doit trouver une façon de répondre aux besoins énergétiques du Québec. Cette pièce législative qui ratisse large sera manifestement adoptée à l’automne prochain.

Dans le domaine de la santé, les premières pièces de Santé Québec ont été mises en place avec la nomination de Geneviève Biron comme présidente et cheffe de la direction. Au cours de l’été, la top gun devra prendre le temps de former son équipe de direction tandis que le ministre de la Santé, Christian Dubé, devra trouver une façon de s’entendre avec la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). En l’absence d’entente avec les infirmières et les médecins de famille, il sera difficile pour M. Dubé d’implanter complètement sa réforme.

En attendant, pour soulager la pression sur le système de santé, la présidente du Conseil du Trésor du Québec, Sonia LeBel, a déposé le projet de loi 67 visant à élargir les pouvoirs de certains professionnels comme les pharmaciens et les psychologues. De plus, le gouvernement de la CAQ espère que le gouvernement fédéral reconnaîtra finalement que le Québec fait plus que sa part dans l’accueil des demandeurs d’asile et des immigrants temporaires. La rencontre prévue lundi prochain entre François Legault et Justin Trudeau sera déterminante sur la capacité des réseaux de l’éducation et de la santé à répondre aux besoins de la population.

Harmonie retrouvée avec les municipalités

Lors des Assises de l’UMQ (Union des municipalités du Québec) en mai dernier, François Legault a utilisé l’humour pour tenter de détendre l’atmosphère, après avoir traité des élus de municipaux de « quêteux ». Malgré ce réchauffement dans les relations entre le gouvernement et les municipalités, le dossier du transport collectif fera encore beaucoup jaser cet été. La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, devra pour sa part vendre le bien-fondé de sa nouvelle agence (Mobilité Infra Québec) auprès des municipalités avant la rentrée parlementaire. Elle devra aussi négocier le financement qui servira à éponger les déficits des sociétés de transport à travers la province.

La publication du rapport de la Caisse de dépôt et placement du Québec Infra sur la mobilité dans la région de Québec, prévue pour la semaine prochaine, va pousser le gouvernement de la CAQ à se positionner après avoir mis le dossier du tramway sur la glace. Une décision qui sera très importante pour l’avenir des élus caquistes dans la région de la Capitale-Nationale.

Reconnaissant que les grands projets d’infrastructure et de construction tournent en rond, le gouvernement tient à les accélérer et à réduire leurs coûts. Ainsi, la CAQ fonde beaucoup d’espoir dans le projet de loi présenté par le ministre Jonatan Julien. Si on salue le pas dans la bonne direction et les intentions louables, des questionnements demeurent, notamment sur le fait d’accorder des contrats de gré à gré lorsqu’un appel d’offres n’aurait pas trouvé preneur. De son côté, le ministre Jean Boulet peut savourer une victoire avec l’adoption de sa pièce législative sur la mobilité de la main-d’œuvre dans le domaine de la construction.

La ministre France-Élaine Duranceau peut également se réjouir de terminer la session sur une bonne note dans le dossier des évictions des locataires. Après avoir refusé de toucher directement à cette problématique avec le projet de loi 31, Mme Duranceau a décidé finalement de renforcer la loi « Françoise David ». Si cette nouvelle législation a permis à la ministre de l’Habitation de redorer son blason, ce projet de loi est également une victoire pour les élus de Québec solidaire.

Humeur de l’électorat

Malgré quelques succès et une session où le mot « discipline » dans les déclarations publiques et la cohésion d’équipe a visiblement porté ses fruits, la CAQ est toujours en deuxième place dans les intentions de vote derrière le Parti québécois. Les prochains mois seront l’occasion pour le premier ministre de se demander s’il a les bons joueurs autour de la table du conseil des ministres. M. Legault déteste brasser les cartes, mais est-ce que des départs soudains pourraient lui forcer la main?

Pendant ce temps, les autres formations politiques à l’Assemblée nationale auront également du pain sur la planche. Le Parti québécois, qui stagne dans les sondages, devra voir comment Paul St-Pierre Plamondon peut rester en position de tête. Pour le Parti libéral du Québec, la course à la chefferie va s’accélérer, nous aurons une meilleure idée des candidats sur la ligne de départ au début de l’automne. Pour Québec solidaire, l’été servira à recoller les pots cassés à la suite du départ d’Émilise Lessard-Therrien. Une nouvelle co-porte-parole féminine sera élue en novembre.

Ainsi, peu importe la formation politique, l’été sera le moment des grandes réflexions afin de préparer la prochaine session de l’automne. La pression sera décuplée pour François Legault, étant donné qu’ultimement, c’est lui qui aura à faire les choix les plus déterminants pour l’avenir de sa formation politique et celui du Québec.

Chose certaine, François Legault et son équipe devront éviter de rester embourbés dans les cônes orange. Ils n’ont pas le choix d’avancer à grande vitesse pour réaliser des projets qui sont toujours en construction.

Bien entendu, l’équipe des Affaires publiques et des relations gouvernementales chez NATIONAL suivra attentivement tout ce qui se passera d’ici le retour des élus à l’Assemblée nationale le 10 septembre. N’hésitez pas à consulter votre conseiller pour voir ce qui vous attend d’ici la rentrée parlementaire.