Le Québec en campagne électorale
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Après un début de campagne somme toute traditionnel, et malgré quelques ratées non déterminantes à long terme pour tous les partis, l’engouement public semble s’essouffler un peu. La renégociation de l’ALENA et surtout le tournoi de golf du capitaine du Canadien de Montréal ont pris l’avant-scène dans la sphère publique et médiatique depuis les derniers jours. Avec le long weekend de la fête du Travail à nos portes, cette tendance ne devrait pas changer, du moins à court terme. Il faudra attendre les débats ou une gaffe majeure de la part d’un parti pour voir un regain d’intérêt.
Il est encore tôt dans la campagne, mais on constate sans surprise que les familles sont au cœur des engagements dévoilés par les partis. Restera-t-il suffisamment de fonds dans la caisse pour être en mesure de les respecter ? Seul l’avenir nous le dira. D’ici là les citoyens de la Mauricie en particulier, champ de bataille de prédilection jusqu’à maintenant, continueront à apercevoir beaucoup d’autobus de campagne circuler sur leurs routes.
Expert: François Crête
Bons coups de la semaine
Avant même le déclenchement de la campagne, Philippe Couillard avait misé sur l’incertitude causée par les humeurs du Président américain pour rappeler l’importance de maintenir une équipe économique d’expérience. Les événements de la semaine semblent lui avoir donné raison. Du côté de la Coalition Avenir Québec, on a réussi à présenter un nombre plus important de femmes candidates que d’hommes, envoyant ainsi un message fort à la clientèle féminine souvent jugée hostile au parti. Les résultats du dernier sondage, où on note une hausse de l’appui chez les femmes, viennent d’ailleurs confirmer qu’elles ont pris note de cette décision de la CAQ. Au Parti Québécois, Jean-François Lisée s’est distingué en défendant François Legault contre les accusations de sexisme lancées par deux candidates du Parti libéral. Il a réussi un doublé en se plaçant au-dessus de la mêlée dans le dossier de l’ALENA en proposant une sortie commune des chefs. Il a réussi à se montrer au-delà de toute partisanerie. Enfin, depuis le début de la campagne, Québec Solidaire propose jour après jour des idées qui détonnent des trois autres partis. Les propositions sur le cadre financier ou sur le transport, particulièrement celle sur l’abandon des véhicules à essence, sont peut-être irréalistes, mais elles démontrent une volonté de se distinguer.
Stratégie
Le Parti libéral du Québec mène une campagne bien rodée jusqu’à maintenant, en dépit de quelques erreurs, misant sur un Philippe Couillard résolument en mode campagne, ce qui avait contribué à la victoire de 2014. Fidèle au thème de la campagne, le PLQ multiplie les annonces visant particulièrement les familles. Malgré les ratées des derniers jours, la CAQ concentre son message sur la volonté de changement des Québécois suite à presque 15 années de pouvoir libéral. Les publicités télévisées du parti s’amorcent dans cette veine. Le Parti Québécois mise sur le tandem Lisée-Hivon en ce début de campagne. Dans presque toutes les annonces quotidiennes, on les voit ensemble. Le cadre visuel prend tout son sens particulièrement lors des annonces comme celle de la préparation des lunchs le matin, du télétravail, etc. Pour cette première campagne avec un autobus en bonne et due forme, Québec Solidaire a opté pour un cadre plus traditionnel. Malgré des propositions audacieuses, le format des annonces ressemble à celui des autres partis.
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Malgré un ton plus agressif en début de semaine, notamment contre François Legault sur les besoins en main d’œuvre et sur le dossier de la gestion de l’offre (Just watch me!), Philippe Couillard montre un côté plus humain et particulièrement posé. Dans tous ses points de presse, François Legault s’efforce d’avoir derrière lui un nombre égal d’hommes et de femmes. On sent ainsi une volonté de plaire à l’électorat féminin. Le PQ s’est démarqué par un début de campagne audacieux : les publicités, le slogan ou l’autobus de tournée ont marqué les esprits, sans compter le tout premier engagement de campagne, la veille du déclenchement. Malgré deux co-chefs, Québec Solidaire semble miser davantage sur Manon Massé que sur Gabriel Nadeau-Dubois. On note aussi que le parti a identifié des responsables de dossier parmi ses candidats, une nouveauté pour eux pour cette élection.
Expert: Alexandre Boucher
Bons coups de la semaine
Le PLQ se concentre sur des engagements électoraux qui incarnent son slogan à l’effet qu’il veut faciliter la vie des Québécois. Le tandem bicéphale Lisée-Hivon s’adapte. La cochef n’est plus une doublure de Jean-François confinée à ses côtés, mais une extension déployée en parallèle sur le terrain. Mention spéciale à la CAQ qui confirme une majorité de candidatures féminines et qui gagne des appuis dans cette frange de l’électorat laquelle avait toujours représenté son talon d’Achille. Bien que le parti semble vivre dans un monde parallèle avec des engagements souvent irréalistes et onéreux, Québec solidaire a eu une bonne idée en présentant la colonne des revenus de son cadre financier.
Stratégie
Après des premiers jours difficiles et des attaques à l’endroit de François Legault qui sont tombées à plat, les libéraux semblent reprendre le contrôle de leur campagne depuis les 48 dernières heures. Le marathon électoral du PQ démarre sur les chapeaux de roue après un été où le chef était complètement absent du radar médiatique. Le PQ doit nous convaincre rapidement qu’il est encore dans la course. La CAQ suit son plan de match, mais elle doit faire oublier les épisodes Le Bouyonnec et Caire qui l’ont placée sur la défensive. Hormis ses politiques sur l’immigration et l’attrition de 5000 postes dans la fonction publique, les engagements de la CAQ ne s’apparentent plus à un parti de centre-droit et pourraient indisposer sa base électorale. Qu’on adhère ou non à sa philosophie, Québec solidaire a le mérite de proposer une vision et des engagements conséquents avec ses valeurs et ses clientèles.
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Le premier ministre sortant se montre combatif et hausse le ton pour déstabiliser son principal adversaire. Le statut bicéphale du PQ est utilisé à meilleur escient. François Legault emploie un ton souvent agressif alors qu’il doit se présenter sous un jour beaucoup plus sympathique. Quand on veut enfiler le costume de premier ministre, on ne peut se coiffer du chapeau de chef de l’opposition.