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De l'augmentation significative des heures de travail aux exigences croissantes à la maison, la pandémie de COVID-19 a introduit un niveau de stress accru dans presque toutes les facettes de la vie de nombreuses personnes et ce à l'échelle mondiale. À l'aube de la troisième année de la pandémie, l'épuisement professionnel et le stress sont encore plus présents dans la vie des travailleurs canadiens de tous les secteurs, mais particulièrement chez les professionnels de la santé. Aujourd'hui plus que jamais, les leaders du secteur doivent faire face à ce problème et créer un environnement plus favorable pour tous.
Des facteurs tels que la fatigue, l'épuisement professionnel et les mauvais traitements, ainsi que les décès liés à la COVID-19 estimés à 41 566 au Canada, ont exercé une pression considérable sur les professionnels de la santé du pays.
L'épuisement professionnel chez les professionnels de la santé était déjà répandu avant le début de la pandémie
Avant même le début de la pandémie de COVID-19, les professionnels de santé étaient déjà touchés par des niveaux élevés de stress et d'épuisement professionnel. En effet, selon une enquête menée par l'Association médicale canadienne (AMC), en 2019, près d'un médecin sur cinq (19 %) s'est rendu au travail au moins cinq fois, au cours de l'année précédente, alors qu'il ou elle se sentait physiquement malade ou en détresse. De plus, 53 % des répondants à l'enquête ont indiqué qu'ils n'étaient pas satisfaits de l'efficacité et des ressources de leur lieu de travail.
Bien que le phénomène de « l'épuisement des cliniciens » ne soit pas un concept nouveau, ses facteurs de risque ont été exacerbés tout au long de la pandémie, d'où un besoin urgent d'intervention.
Le début de la pandémie a accéléré le rythme d'épuisement des professionnels de la santé
Avec l'apparition du COVID-19, les professionnels de la santé ont été davantage exposés à l'épuisement physique et mental en raison de la critique de certaines décisions difficiles, de la lourde charge de travail qui pèse sur leurs épaules, du deuil de collègues et de patients, ainsi que du risque d'infection, pour eux-mêmes et pour les membres de leur famille.
Une étude réalisée en 2020, financée par MI4 (McGill Interdisciplinary Initiative in Infection and Immunity) et dirigée par la Faculté de médecine et des sciences de la santé a révélé que, parmi les personnes interrogées, 50 % des infirmières et 20 % des médecins avaient l'intention de quitter leur emploi.
Lorsque les hôpitaux sont confrontés à d'importantes pénuries de personnel, les choses ne se déroulent pas comme d'habitude. De plus en plus de professionnels quittent le secteur des soins de santé au Canada pour cause d'épuisement professionnel, tandis que d'autres sont incapables de se présenter à leur poste de travail parce qu'ils ont eux-mêmes contracté le COVID-19.
Une voie à suivre pour mieux soutenir les professionnels de la santé au Canada
Alors que de plus en plus de cliniciens ressentent l'impact des bouleversements des dernières années, les dirigeants du secteur de la santé doivent commencer à identifier des moyens nouveaux et innovants pour aider à lutter contre l'épuisement professionnel et apporter des changements significatifs et durables pour protéger la santé mentale des soignants. Même si la feuille de route pour améliorer l'expérience des professionnels de la santé nécessitera une écoute, une évaluation et une action continue, nous avons identifié certains domaines qui constituent un bon point de départ :
Veiller à ce que les responsables travaillent plus étroitement avec les parties prenantes de l'écosystème des soins de santé au Canada pour mieux comprendre les expériences des cliniciens, afin de commencer à améliorer et à élaborer des politiques pour le bien-être des travailleurs de la santé au pays, à court et à long terme.
Développer et mettre en œuvre des programmes qui se concentrent exclusivement sur les symptômes du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) des professionnels de la santé, afin de les aider à faire face plus efficacement à la crise actuelle, à améliorer leur santé mentale et à réduire leur SSPT à la suite de la pandémie de COVID-19.
Réduire les charges administratives en introduisant et en mettant en œuvre des innovations dans le domaine des technologies de la santé afin de mieux aider les professionnels de la santé à gérer leurs responsabilités quotidiennes.
Promouvoir l'aspect « bien-être » pour aborder l'épuisement professionnel dès le début du développement professionnel, par le biais d'une collaboration entre des établissements d'enseignement et des organisations de soins de santé pour garantir la coordination des efforts de prévention de l'épuisement professionnel dans les environnements de travail et d'apprentissage.
Mener davantage de recherches au Canada pour identifier les diverses influences sur l'environnement d'apprentissage et les facteurs du système de travail qui augmentent la probabilité d'épuisement des cliniciens. Plus important encore, cette recherche devrait s'efforcer de comprendre les impacts de l'épuisement professionnel parmi les divers groupes de l'écosystème des soins de santé au Canada afin de mieux traiter l'épuisement professionnel dans certaines professions.
Réduire la stigmatisation et les obstacles généraux qui empêchent les cliniciens et les étudiants d'obtenir le soutien nécessaire pour prévenir et traiter les symptômes de l'épuisement professionnel, tout en donnant la priorité au rétablissement approprié à la suite d'un épuisement professionnel. Les organisations de soins de santé, les autorités compétentes et d'autres organisations externes doivent s'efforcer d'éliminer cette stigmatisation et s'assurer que les attentes et les réponses qu'elles fournissent aux cliniciens ne les pénalisent pas lorsqu'ils cherchent de l'aide.
Dans le cas d'une pandémie de longue durée, il est essentiel de penser aux impacts à court et à long terme sur les cliniciens et de mettre en place des interventions pendant et après la période de crise immédiate. Il est maintenant temps pour les leaders de la santé au Canada, de tous les domaines, d'avoir une discussion ouverte et de commencer à travailler ensemble pour identifier les points les plus difficiles pour les professionnels de la santé afin de mettre en place une feuille de route qui vise à réduire l'impact de l'épuisement professionnel. Nos professionnels de la santé continuent de travailler sans relâche pour prendre soin de nous. Il est maintenant temps pour nous de prendre le relais et de leur offrir notre soutien.
L'équipe d'experts de NATIONAL peut vous aider à entamer un dialogue pour susciter des changements et obtenir des résultats. Nous aimerions avoir de vos nouvelles.
——— Samantha Thompson était conseillère principale au Cabinet de relations publiques NATIONAL
——— Jennifer McEvoy était vice-présidente principale et leader, Santé au Cabinet de relations publiques NATIONAL