En route vers la victoire : Parti libéral du Canada
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Affaiblis par une élection de 2019 qui leur a confié un mandat minoritaire, les libéraux devaient trouver des terrains d'entente avec les partis d'opposition progressistes afin de faire avancer leurs dossiers, tout en déployant des efforts concertés pour regagner la confiance des Canadiens. Cependant, la pandémie de COVID-19 a bousculé tous les plans et a forcé le gouvernement à se concentrer sur une seule et unique mission : assurer la santé, la sécurité et le soutien financier des Canadiens.
Le plan politique du gouvernement sortant est bien connu : tenter d’obtenir une majorité pour continuer de déployer son programme progressiste, sans être gêné par l'opposition. Ceci lui permettrait de façonner le Canada comme il l’entend. Alors que la plupart des sondages le désignent comme grand favori, le Parti libéral amorce la course électorale en tête, bien que rien ne soit garanti pour autant.
La route vers un gouvernement majoritaire dépendra probablement de la capacité de Justin Trudeau à accomplir les trois choses suivantes :
Vanter avec succès sa gestion de la pandémie de COVID-19, en particulier le déploiement efficace d'un nombre suffisant de doses vaccinales
Le gouvernement a globalement bien réussi sur ce point. Malgré quelques soubresauts au début de la campagne de vaccination, le pourcentage de la population canadienne vaccinée est le plus élevé parmi les pays du G7. Le gouvernement espère que les électeurs se souviendront de sa volonté de maintenir les Canadiens dans une situation économique viable tout au long de la lutte contre la COVID-19 par le biais de milliards de dollars injectés dans les mesures d'aide financière.
Conserver l’appui des électeurs plus à gauche
Une grande partie du succès des libéraux est attribuable à leur capacité de courtiser et de conserver les électeurs ayant un penchant pour le NPD ou les verts, des Canadiens qui placent la justice sociale, les droits des travailleurs et la lutte aux changements climatiques au sommet de leur liste de priorités. Si les tendances centristes des libéraux les ont parfois contraints à soutenir les grandes entreprises et à approuver des projets d'énergie non renouvelable (comme le projet d’expansion de Trans Mountain), le parti a largement collaboré avec les syndicats en plus de déployer une stratégie ambitieuse pour lutter contre le changement climatique.
Réussir à étiqueter les conservateurs comme étant déconnectés de la réalité des électeurs
Seul le Parti conservateur peut réellement détrôner le gouvernement sortant. Il y a fort à parier que les critiques parfois improductives des conservateurs à l'égard du gouvernement depuis le début de la pandémie seront un élément de la stratégie des libéraux. Les conservateurs se sont d'abord opposés, puis ont bloqué le déploiement d'importantes mesures d'aide financière en plus d’affirmer à tort que la plupart des Canadiens ne seraient pas vaccinés avant 2023.
Les forces du Parti libéral
- La gestion de la pandémie : le gouvernement a su piloter le navire et n'a pas ménagé ses efforts pour protéger les Canadiens. Presque tous les gouvernements provinciaux sortants qui ont participé à des élections au cours de la pandémie en sont ressortis avec un mandat majoritaire (à l'exception du Yukon).
- La faiblesse relative de ses adversaires : les citoyens ont tendance à se rallier au gouvernement en place lors des périodes difficiles. Alors que le Parti libéral recevait beaucoup d’attention médiatique, les partis d'opposition étaient résolument à l'arrière-plan et ont eu du mal à faire entendre leur voix.
- La lutte aux changements climatiques : le gouvernement sortant a présenté un plan audacieux et complet qui a généralement satisfait les électeurs les plus progressistes.
- La justice sociale : la tournée préélectorale du Parti libéral s’est concentrée sur l’accessibilité au logement et sur les services de garde, deux dossiers qui résonnent auprès des Canadiens.
Les défis du Parti libéral
- Le faible engouement des électeurs : la plupart des Canadiens ne veulent pas d'élections. Ils pourraient être incités à rester à la maison le jour du vote, surtout si le variant Delta ou d'autres variants de la COVID-19 continuent à se répandre.
- La réconciliation : la macabre découverte des restes de centaines d'enfants autochtones sur les sites d'anciens pensionnats met en lumière les difficultés de l'administration Trudeau à trouver des réponses et des solutions aux problèmes urgents des peuples autochtones au Canada.
- L’éthique : si Justin Trudeau a finalement été blanchi pour son rôle dans le lancement de la subvention canadienne pour les services aux étudiants, cet épisode – qui a déclenché le départ de son ministre des Finances de longue date, Bill Morneau – est largement considéré comme le dernier d'une longue série de faux pas éthiques qui ont entaché son image.
L’impondérable
- La COVID-19 : la campagne se déroulera-t-elle sans accroc? Le variant Delta sera-t-il un impondérable de taille étant donné que les chiffres à travers le Canada augmentent peu à peu? La résurgence du virus pourrait-elle avoir un impact sur la campagne électorale et sur le taux de participation, notamment dans les principales cibles libérales comme Vancouver, Toronto et Montréal? Si tel est le cas, cela représente un risque politique majeur pour le premier ministre et le Parti libéral.
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——— Tiéoulé Traoré était directeur, Relations gouvernementales au Cabinet de relations publiques NATIONAL