Élections Québec 2022 : en route vers le 3 octobre
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Le 3 octobre prochain, près de 6,5 millions de Québécois seront appelés à choisir qui sera la personne la plus apte à diriger les destinées du Québec pour les quatre prochaines années. Un geste somme toute banal pour la plupart d’entre nous, mais envié par plus de la moitié de la population du globe pour qui la démocratie demeure un concept inaccessible. Car si nos aînés parlaient du devoir de citoyen, nous devrions plutôt parler aujourd’hui de notre privilège comme citoyen.
En effet, le magazine The Economist publie annuellement son Democracy Index, soit le classement des pays selon leur indice de démocratie (qui correspond à l’état global de la démocratie dans le monde, par pays). L’édition 2021 du classement avait un ton alarmiste en titrant : « A new low for global democracy ». Triste constat de voir que la démocratie recule sur tous les continents alors que plus de 54 % de la population mondiale vit sous des régimes autoritaires ou près de l’être. Heureusement pour nous, le Canada se classait assez haut dans la liste, soit 12e sur un total de 167 pays, devancé par les pays scandinaves, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, Taïwan, l’Australie, la Suisse et les Pays-Bas.
Malgré le cynisme ambiant apparent quant à la chose politique et l’érosion perceptible de la confiance des citoyens en leurs gouvernements et les institutions en général, une campagne électorale demeure un moment privilégié dans une démocratie comme la nôtre.
C’est ainsi que dimanche, le premier ministre du Québec, M. François Legault, rendra visite au lieutenant-gouverneur, M. J. Michel Doyon, pour lui demander de dissoudre l’actuel parlement, déclenchant ainsi officiellement une campagne électorale de 36 jours. Une démarche toute symbolique puisque les élections générales au Québec ont maintenant lieu à date fixe, ce qui fait que les différents partis sont en précampagne depuis déjà plusieurs semaines.
Le Québec se réveillera donc lundi matin en voyant les affiches des différents candidats dans leurs rues, les partis rivalisant entre eux sur qui aura déniché les meilleurs endroits pour les accrocher. Les cinq autobus de campagne des chefs seront déjà en train de sillonner les routes du Québec pour aller à la rencontre de la population. Malgré le fait que les outils à la disposition des partis (logiciels de gestion du vote, sondages hyperciblés, médias sociaux, etc.) ont transformé la manière de faire une élection, il demeure que les contacts humains, incluant la présence des chefs dans certains comtés jugés prenables ainsi que le bon vieux porte-à-porte des candidats, constituent encore un élément déterminant au succès d’une campagne.
Les moments forts seront nombreux au cours de cette campagne. La première semaine mettra en quelque sorte la table pour la suite de la campagne. Une gaffe ou un faux pas dans les premiers instants de la campagne peut lourdement hypothéquer les chances d’un parti pour la suite des événements. Plusieurs se souviendront de la décision controversée de Pauline Marois de ne pas rencontrer les médias lors du premier jour de la campagne de 2014 ou encore du fameux poing levé de Pierre-Karl Péladeau lors de la même élection. Ces deux événements avaient eu un effet négatif sur la campagne du Parti québécois, pourtant donné gagnant lors de son lancement.
Les débats télévisés ainsi que la présence des chefs sur différents plateaux ou tables éditoriales seront également à surveiller. Souvent perçus comme les moments charnières d’une campagne, de bonnes ou mauvaises performances lors des débats, peuvent faire une différence énorme pour les chefs. Les plus anciens se rappelleront le K.O. dévastateur de Brian Mulroney contre John Turner lors du débat en anglais de l’élection fédérale de 1984. La campagne du premier ministre libéral n’allait pas s’en remettre par la suite et Mulroney allait, quelques jours plus tard, être élu avec une forte majorité. Autres temps, autres mœurs, diront certains. Mais les débats demeurent, encore aujourd’hui, un événement susceptible de changer la donne.
À quelques heures du lancement officiel de la campagne, une question mérite toutefois d’être soulevée. Les différents partis réussiront-ils à maintenir l’intérêt des électeurs tout au long de la campagne? Les nombreux sondages et analyses depuis les dernières semaines pointent tous vers une forte majorité de la Coalition Avenir Québec de François Legault au lendemain du scrutin, ce qui risque, selon plusieurs, de rapidement diminuer l’intérêt des gens pour qui les dés sont déjà jetés. Mais une campagne peut réserver des surprises et les citoyens auraient tort de changer de poste alors que plusieurs choses peuvent se produire en 33 jours.
C’est pourquoi les équipes d’experts en relations gouvernementales des bureaux de Montréal et de Québec de NATIONAL suivront pour vous les moindres faits et gestes des différents partis lors de cette campagne. De manière objective, ils analyseront le déroulement de cette campagne, soit par des billets de blogue ou, une première cette année, par une série de balados. Nous vous invitons à revenir consulter régulièrement nos différentes plateformes ou encore à contacter votre conseiller chez NATIONAL pour ne rien manquer.