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Décision 2025 : chercher la clarté au milieu du chaos

Décision 2025 : chercher la clarté au milieu du chaos

C'est officiel : les Canadiens et Canadiennes se rendront aux urnes le 28 avril.

À peine quelques jours après le début de la campagne, la couverture de cette élection est presque inévitable – les experts, stratèges et chefs d'entreprise la décrivent comme la campagne la plus importante de notre vie.

Malgré les marques d'hyperbole, dire que cette campagne est déterminante serait un euphémisme monumental étant donné la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis.

Depuis des mois, nous sommes confrontés à une série d'actions choquantes, non provoquées et déstabilisantes de la Maison-Blanche qui ont obligé les dirigeants fédéraux, provinciaux et municipaux à repenser la façon de protéger l'économie canadienne. Qu'il s'agisse d'une politique intransigeante, d'un chaos délibéré ou de la stratégie proclamée de la Maison Blanche consistant à submerger l'adversaire, c'est à cela que les Canadiens et leurs dirigeants politiques seront confrontés dans les années à venir. C'est notre nouvelle normalité politique.

Ne qualifions pas de « stratégique » l'approche du président Trump. Elle est loin de l'être. Elle ne repose pas non plus sur un ensemble de faits connus, comme nous l'avons vu lorsque l'évaluation des menaces américaines (U.S. Threat Assessment) ne mentionnait pas les propos mensongers du président sur le fentanyl « se déversant » à la frontière canado-américaine. La directrice du renseignement national américain (U.S. Director of National Intelligence), Tulsi Gabbard, était sans réponse lors d'une audience publique de la commission sénatorial le 25 mars 2025, malgré les messages de la Maison-Blanche au cours des deux derniers mois. Pourquoi? Parce que c'est de la pure fiction.

Ce type de désinformation – associé à l'approche improvisée de la Maison-Blanche en matière de tarifs douaniers – sous-tend une menace existentielle pour l'économie canadienne. Et par extension, il constitue désormais la question de l'urne : quel dirigeant est le mieux placé pour faire face au président Trump?

Reste à savoir si ce sera bien la question de l'urne. Cinq semaines constituent une longue période en politique, même si l'on considère qu'il s'agit d'une courte campagne.

Chose certaine, que les libéraux ou les conservateurs remportent cette élection, les entreprises et les dirigeants politiques canadiens doivent continuer à s'adapter en temps réel. La façon dont les chefs de parti réagiront et se positionneront en fonction des changements déterminera en grande partie l'identité du prochain premier ministre du Canada.

Au début de cette campagne, les sondages indiquent une véritable course entre le chef libéral Mark Carney et le chef conservateur Pierre Poilievre. LégerCet hyperlien s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre. et Mainstreet ResearchCet hyperlien s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre. placent tous deux les libéraux en tête, devant les conservateurs, à 44 % contre 38 % et 42 % contre 38 % respectivement. Dans les deux sondages, le NPD, le Parti Vert et le Bloc Québécois sont loin derrière, à moins de 10 points. Parallèlement, le dernier sondageNanosCet hyperlien s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre. souligne la course serrée entre les deux principaux partis, les conservateurs menant avec 36,5 %, suivis par les libéraux avec 34,1 %, soit une égalité statistique.

Au cours de son bref mandat en tant que premier ministre, après avoir remporté la campagne pour la chefferie du Parti libéral, Mark Carney a pris un certain nombre de mesures immédiates et stratégiques qui donnent un aperçu de ses priorités et de son programme pour l'avenir. Lors de sa candidature à la tête du parti, Mark Carney a fait de grandes promesses économiques, notamment celle d'équilibrer le budget fédéral, d'augmenter les dépenses militaires et d'améliorer l'efficacité du gouvernement.

À la veille du déclenchement des élections, le premier ministre Carney a rencontré les premiers ministres provinciaux pour discuter du commerce national et a publié une déclaration communeCet hyperlien s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre. dans laquelle il s'engageait à renforcer l'économie canadienne. Cette déclaration des premiers ministres a été rapidement suivie par le « planCet hyperlien s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour construire un Canada fort » de M. Carney, qui énonce de nombreux engagements visant à soutenir les travailleurs et les entreprises et à développer un corridor commercial national.

Outre la réorientation majeure du programme politique des libéraux, Mark Carney recrute de nouveaux candidats pour le parti en vue des élections, ce qui permettra également de pourvoir les 37 postes laissés vacants par les députés libéraux qui ne se présentent pas cette fois-ci, ce qui apportera sans aucun doute de nouveaux visages à la Chambre des communes.

Au même moment, le leader conservateur propose également une sorte de remise à zéro, M. Carney ayant détaxé la taxe carbone sur la consommation. En d'autres termes, « l'élection sur la taxe carbone » souhaitée par Pierre Poilievre n'est plus d'actualité. Le premier ministre Trudeau ayant quitté la scène politique canadienne, les questions qui ont permis aux conservateurs d'obtenir une avance à deux chiffres dans les sondages depuis 2023 se sont maintenant volatilisées de la scène politique.

M. Poilievre a lancé sa campagne sous la bannière « Le Canada d’abord—Pour faire changement », qui parvient à rassembler plusieurs idées en un seul slogan : les conservateurs proposent un leader qui fera passer le Canada en premier; par extension, le précédent gouvernement Trudeau a échoué sur ce front; il est « grand temps » que nous le fassions en tant que pays; et son parti est le seul véritable vecteur d'un changement de leadership nécessaire pour s'attaquer aux problèmes cruciaux auxquels le pays est confronté.

Il reste à voir comment cela sera perçu par les électeurs dans les circonscriptions où la bataille fait rage. Une chose, cependant, est certaine : M. Poilievre est un communicateur très efficace. Comme Trudeau avant lui, son image de marque est celle du Parti conservateur ne font qu'un. Et il a amplement le temps de reprendre l'avance des libéraux lors de l'élection de 2025, en faisant preuve de l'habileté politique nécessaire pour y parvenir.

National s'attend à ce que la campagne électorale se déroule à un rythme rapide, qu'elle soit hautement politique et très rigoureuse au cours des prochaines semaines. Compte tenu de l'importance de ce qui pourrait émerger de la Maison-Blanche, en particulier en ce qui concerne la prochaine étape importante du 2 avril pour les tarifs réciproques, il est trop tôt pour spéculer sur l'identité de la personne qui sortira en tête à la fin de l'élection.

Dates importantes

  • 2 avril : prolongation des tarifs et échéance des tarifs de réciprocité
  • 7 avril : date limite pour l'inscription des candidats
  • 9 avril : liste complète des candidats disponible
  • 16 avril : débat électoral en français
  • 17 avril : débat électoral en anglais
  • 28 avril : jour de l'élection

L'équipe d'experts en Affaires Publiques de National assure une veille stratégique continue, fournissant à nos clients des informations cruciales et opportunes sur les développements électoraux pertinents pour leurs entreprises, ainsi que sur les opportunités d'engagement ciblées à venir.

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Rédigé par Alexandra Bernier | Antoine Dionne Charest | Marc-André Leclerc | Virginie Bonneau

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