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Contrer les vents politiques défavorables? Trudeau remanie son conseil

Contrer les vents politiques défavorables? Trudeau remanie son conseil

LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang

LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang

Le jeu préféré des habitants d'Ottawa a encore une fois eu lieu. Après des semaines de spéculation et peu de changements ministériels depuis les élections de l'automne 2021, le premier ministre Trudeau a finalement annoncé un remaniement ministériel majeur le mercredi 26 juillet.

Et « majeur » est un euphémisme : sept anciens ministres se sont retirés. Les sept nouveaux visages de l'arrière-ban libéral sont précédés de la mention « Honorable ». Au passage, le premier ministre a également transféré certains ministres éminents dans de nouvelles fonctions, notamment :

  • l'ancienne ministre de la Défense, Anita Anand, au Conseil du Trésor
  • l'ancien ministre de la Protection civile, Bill Blair, à la Défense
  • l'ancien ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, aux Services publics et Approvisionnement
  • l'ancien leader parlementaire, Mark Holland, à la Santé
  • l'ancien ministre de l'Immigration, Sean Fraser, au Logement, Infrastructure et Collectivités, prenant en charge les principales priorités du gouvernement
  • L'ancien ministre du Patrimoine, Pablo Rodriquez, passe aux Transports, un portefeuille économique majeur
  • l'ancienne ministre des Sports, Pascale St-Onge, au Patrimoine, où elle héritera des batailles politiques avec les géants mondiaux Google et Meta au sujet des récents changements législatifs
  • L'ancienne ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould, au poste de leader parlementaire.

Le premier ministre a également choisi la stabilité plutôt que le changement pour d'autres portefeuilles clés. Il s'agit par exemple des Finances (Freeland), de l'Innovation, Sciences et Développement économique (Champagne), des Affaires mondiales (Joly) et de l'Environnement (Guilbeault).

Notre analyse

Préparer les élections. Placer de meilleurs communicateurs aux postes clés. Réveiller son équipe de base. Détourner l'attention des erreurs politiques passées. Récompenser les personnes les plus performantes. Mieux se préparer aux attaques de Pierre Poilievre et des conservateurs. Et se séparer des ministres qui n'ont pas suffisamment performé ou qui n'ont pas respecté les engagements pris dans le cadre de leur mandat.

Toutes les réactions susmentionnées ont été des réactions « réflexes » standard, voire clichées, des commentateurs politiques à l'égard des changements. Et ces évaluations initiales ont un mérite (limité).

Les changements dans des portefeuilles difficiles tels que l'Approvisionnement, les Transports, la Défense et la Santé présenteront à la fois des défis et des occasions pour les nouveaux ministres. Bien qu'il faille du temps pour qu'un ministre s'imprègne véritablement des grands programmes dont il est désormais responsable, les nouveaux ministres peuvent commencer à présenter des résultats aux électeurs, tout en exposant la vision du gouvernement dans des domaines politiques cruciaux.

La réalité est cependant beaucoup plus froide : aucun de ces changements ministériels n'est susceptible de faire bouger l'aiguille politique. Il est peu probable que les résultats des sondages pour les libéraux évoluent en conséquence. Et les nouveaux visages autour de la table du conseil des ministres aident rarement à transmettre le message politique voulu de « changement » surtout après presque huit ans de gouvernement depuis l'automne 2015.

Ces mesures reflètent l'intention des libéraux de mettre davantage l'accent sur l'économie et l'accessibilité financière. Une telle démarche est essentielle dans la perspective des prochaines élections, où les questions d'argent seront probablement au cœur des préoccupations des électeurs. L'objectif : regagner le terrain politique perdu et récupérer un discours clair et convaincant axé sur l'économie à l'approche de l'automne.

Ces changements pourraient-ils améliorer la situation électorale du parti? Oui, potentiellement. Mais il est incontestablement difficile pour un parti au pouvoir de s'attaquer à la lassitude des électeurs. Toute marque politique est ternie. Chaque gouvernement connaît des revers. Et la réalité pour tout dirigeant – même pour un dirigeant comme le premier ministre, qui a remporté trois élections consécutives – est que les options sont limitées lorsqu'il s'agit de donner un nouveau visage à une équipe bien établie. Le remaniement est l'un de ces outils.

Mais cela ne changera rien à l'inévitable pour le premier ministre : les prochaines élections, peu importe quand elles auront lieu, se joueront sur lui. Son bilan. Sa vision. À l'instar des élections américaines, qui ne portent jamais sur le choix du vice-président, les Canadiens ne votent pas pour des ministres. Ils votent pour des leaders. La question de savoir si la proposition de valeur du premier ministre – et la marque libérale à son image – peut passer un quatrième test consécutif de la part de l'électorat canadien reste ouverte.

L'autre tendance sous-jacente incontestable de ces changements est une réponse délibérée du premier ministre aux campagnes de leadership naissantes, certains membres du conseil des ministres ayant commencé à tâter le terrain en vue de le remplacer éventuellement. Il a toutefois précisé qu'il n'avait pas l'intention de partir avant la prochaine campagne.

Mais la tâche sera ardue. Le premier ministre a fait preuve d'une résilience remarquable et d'une capacité à revenir de l'arrière pour gagner des campagnes. Pourtant, il est confronté à un défi de taille, les conservateurs et leur chef Pierre Poilievre étant en tête dans tous les grands sondages des derniers mois, y compris celui d'Abacus Data publié aujourd'hui, qui donne les libéraux en recul de 10 points. Le premier ministre aura du pain sur la planche.

Aller de l'avant

Maintenant que le remaniement est annoncé, les experts en affaires publiques de NATIONAL se pencheront sur les développements clés qui en découlent pour leurs clients. Les dirigeants d'entreprises et d'organismes sans but lucratif devront tenir compte des éléments suivants :

  • la publication probable de lettres de mandat ministériel révisées ;
  • les changements majeurs dans la composition des comités du conseil ;
  • les changements notables/majeurs dans les positions politiques clés concernant l'économie, la croissance et les dossiers clés tels que le logement, l'infrastructure, l'immigration et l'industrie manufacturière ;
  • les thèmes émergents pour une éventuelle déclaration économique à l'automne 2023 et le budget 2024 ;
  • et les changements connexes de l'appareil gouvernemental, dont l'analyse prendra du temps.

Avec des experts dans tous les principaux marchés canadiens, l'équipe pancanadienne d'Affaires publiques de NATIONAL est en mesure de répondre aux besoins de votre organisation en matière de défense de ses intérêts. N'hésitez pas à nous contacter.

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