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Rédigé par
Directeur général, Technologie

Alan Dunton

Directeur général, Technologie

Près d'un an après son lancement, Clubhouse – l'étrange et relativement nouvelle application de médias sociaux de la société Alpha Exploration Co. basée à San Francisco – gagne en popularité auprès des équipes de relations publiques. Son usage n’est pas encore très répandu, mais la plateforme intrigue tout de même plusieurs spécialistes du milieu qui se demandent comment l’utiliser dans le domaine des relations publiques. Place au débat.

Clubhouse : qui et pourquoi?

Clubhouse se présente comme un réseau privé, sur invitation uniquement, comme l'ont fait plusieurs autres applications (dont Gmail) bien avant celui-ci. À l'époque, recevoir une invitation à rejoindre Gmail, c'était comme recevoir son premier Blackberry : on savait qu'on avait atteint un certain rang. Clubhouse cherche à être perçue comme une application exclusive pour les plus branchés. Mais ce n'est pas le cas. J’utilise la plateforme, et je ne suis absolument pas cool – demandez à mes enfants si vous ne me croyez pas.

Clubhouse est également réservée à iOS, comme si les utilisateurs d'Android avaient besoin d'une autre raison de remettre en question leurs choix de vie, et elle pose quelques problèmes de confidentialité numérique (l'application peut enregistrer tout ce que vous dites, même dans des salles de discussion privées).

Mais sous le poids écrasant de la pandémie mondiale qui a redéfini « la vie telle que nous la connaissons », peut-être qu'une application qui permet aux utilisateurs de communiquer oralement est exactement ce dont nous avons besoin. Les médias sociaux traditionnels sont tellement textuels et asynchrones, de toute façon. Lisez l'histoire de la création de Clubhouse ici – c'est très intéressant.

Donc, des discussions se déroulent et les gens y prêtent attention. Clubhouse compte environ deux millions d'utilisateurs hebdomadaires actifs. Loin de s’approcher des chiffres des Facebook et Tik Tok de ce monde, cet indicateur témoigne néanmoins de l’engouement que génère la plateforme. La compagnie a tout de même réussi à lever des fonds respectables – 12 millions de dollars américains d’Andreesen Horowitz. Mais ce qui importe peut-être plus que l'argent, c'est que le génie des médias sociaux et intrépide investisseur en bitcoins Elon Musk a rejoint l'application au début de l'année. Et si M. Musk et autres gens d'affaires, célébrités et influenceurs réputés s’intéressent à Clubhouse, nous devrions considérer la plateforme nous aussi.

Apprendre les rouages de Clubhouse

Mon conseil est simple. On dit souvent que la première étape est l’écoute. Alors, rendez-vous sur la plateforme et découvrez ce qu’elle offre. Son interface utilisateur est simple à comprendre et la qualité audio est excellente. Il y a quelque temps, j’ai écouté une conversation entre un groupe d’humoristes qui discutaient de leurs pires expériences… c’était très amusant. Trouvez une salle de discussion en utilisant la fonction recherche ou consultez celles à venir, elles sont nombreuses.

Tentez de comprendre quels sont les éléments qui font que ça fonctionne. Plusieurs se demandent si la plateforme ne serait pas qu’un balado. La réponse est : pas vraiment. Clubhouse se déroule en direct alors que les balados sont réalisés. L’expérience Clubhouse est plus interactive et prend la forme d’une table ronde. C’est un dialogue authentique qui se déroule en direct, et c’est ce qui intéresse les utilisateurs.

Comment les entreprises devraient-elles utiliser Clubhouse pour les relations publiques et le marketing

La prochaine étape est de créer une salle de discussion et potentiellement un club dédié. Les deux sont relativement faciles à créer, mais ce n’est pas parce que vous pouvez le faire que vous devriez le faire. Selon moi, la valeur de Clubhouse sera proportionnelle à la qualité des contenus qui y seront partagés.

Il est improbable que la communauté de la plateforme tolère des initiatives marketing superficielles (du moins, d’ici à ce que quelqu’un trouve une manière de les monétiser). Le principe directeur devrait être de générer des conversations naturelles et authentiques.

Voici quelques pistes pour nos clients qui voudraient utiliser Clubhouse pour les relations publiques et le marketing :

  • Leadership d’opinion – L'opportunité évidente est le partage des connaissances, autant pour les porte-parole d'entreprises B2B très nichées que pour les marques B2C de grande envergure (pour le champ d’intérêt Technologie, les sous-sujets vont du très large comme Logiciel en tant que service au très granulaire comme Cryptomonnaie).

  • Associations à des questions culturelles ou à des thèmes majeurs – Nous soutenons que les plateformes de communications des entreprises doivent aller bien au-delà des produits et des services qu’elles proposent. Clubhouse peut devenir un moyen d'associer les marques à des valeurs importantes pour les clients et les consommateurs, telles que la durabilité, la diversité et l'inclusion, etc.

  • Tables rondes privées – La plupart des conférences et des événements en personnes étant suspendus, cette solution pourrait être une alternative viable pour des discussions à plus petite échelle et plus intimes. (Comme indiqué ci-dessus, attention, ces sessions peuvent potentiellement ne pas être privées).

  • Réseautage – Certains prétendent avoir discuté avec des leaders du monde des affaires ou avoir développé des partenariats en prenant la parole dans certaines salles de discussions ou en effectuant une recherche au sein des membres de clubs spécifiques.

  • Partenariats avec des influenceurs – Nous suivrons l’évolution du programme « Creator Pilot Program ». En attendant son aboutissement, les marques et leurs porte-parole peuvent envisager de s'associer à des influenceurs pour créer des salles attrayantes et des contenus exclusifs.

  • Diffusion d'informations et trame narrative des entreprises - Les conversations interactives ont la cote en ce moment. Clubhouse pourrait servir à organiser une conférence de presse ou à présenter la trame narrative des entreprises à l'avenir (apparemment Bite Toothpaste a commandité une salle pour raconter sa création et a ainsi gagné 30 nouveaux clients).

Je crois que le défi sera de s’assurer que les conversations demeurent pertinentes. Si les entreprises décident de créer ou de commanditer des salles et des clubs, elles devront proposer des sujets uniques, des orateurs captivants, un accès exclusif et des discussions dynamiques. J'ignore comment Clubhouse prévoit contrôler, modérer et restreindre tout cela. Suivront-ils l'exemple d'autres plateformes sociales et détermineront-ils les sujets (et les usagers) à proscrire? Le temps nous le dira.

On ne sait pas encore comment la popularité de Clubhouse évoluera à long terme, mais si votre entreprise, votre marque ou votre équipe veut se lancer, allez-y. Il est important de tester la plateforme rapidement, car il est plus facile de générer de l’engagement et de construire une bonne base d’abonnés à ce stade, avant qu’elle la plateforme ne soit saturée.

Il s'agit d'un nouvel outil intriguant qui a suscité l'intérêt de divers groupes d’individus. Mais apprenez à marcher avant de courir. Assurez-vous de bien comprendre le fonctionnement des salles de discussion, prenez le pouls des conversations et tentez de déterminer lesquelles attirent le plus de participants. À partir de là, questionnez-vous à savoir si ce que vous avez à dire serait pertinent dans cet espace et si vous devez utiliser Clubhouse dans le cadre de vos relations publiques. Si la réponse est oui, procédez et attendez-vous à apprendre énormément en cours de route. Si la réponse est non, c’est aussi tout à fait correct, continuez à tendre l’oreille.

——— Alan Dunton est directeur général chez SHIFT Communications, société sœur du Cabinet de relations publiques NATIONAL