Brassage de cartes : les vedettes d’un possible remaniement ministériel cet été
Les cloches du Parlement ont sonné une dernière fois avant l’ajournement estival le 22 juin dernier. Les députés fédéraux, tels des étudiants quittant les bancs d’école, ont déserté Ottawa pour se rendre dans leur circonscription respective. Tout au long de l’été, ils participeront aux traditionnels barbecues et aux épluchettes de blé d’Inde à l’écoute des demandes de leurs électeurs. Les employés politiques et les fonctionnaires restés à Ottawa misent sur une annonce du gouvernement qui viendrait changer la donne en attendant la reprise des travaux à l’automne. Alors que l’été est plutôt calme dans la Capitale, les rumeurs sur la Colline s’intensifient quant à un remaniement ministériel au cours des deux prochaines semaines.
Considérant ces rumeurs qui prennent de l’ampleur et certaines raisons stratégiques qui pourraient pousser le premier ministre à apporter des changements à son cabinet, NATIONAL s’est questionné quant à savoir à quoi pourrait ressembler un éventuel remaniement.
Potentiel remaniement ministériel
La deuxième retraite estivale du cabinet qui aura lieu à la fin août se tiendra cette année en Colombie-Britannique. Les deux prochaines semaines représentent ainsi le meilleur moment pour brasser les cartes. En raison des élections de 2019, cet été constitue la dernière et la meilleure occasion pour Justin Trudeau de bouger des gros joueurs et de faire de la place pour des étoiles montantes, en reléguant à des postes moins importants ceux qui ne se représenteront pas ou qui n’ont pas répondu aux attentes.
L’année qui vient sera cruciale pour le Parti libéral du Canada alors qu’il se dirige vers une élection.
S’il espère être réélu pour un deuxième mandat, Trudeau devra choisir stratégiquement ses ministres qui seront sur la première ligne et qui incarneront le visage du gouvernement.
Les joueurs étoiles
Les joueurs étoiles actuels et ceux qui offrent une performance constante incluent :
- La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, qui assume avec conviction son rôle de « vice-première ministre non-officielle » et de bras droit du premier ministre
- Le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique Navdeep Bains
- La ministre des Services aux Autochtones Jane Philpott, dont le succès à la Santé n’est pas passé inaperçu avant sa mutation dans le dernier remaniement
Ceux qui sont à surveiller
Bien que ces ministres soient les plus visibles, il y a quelques autres ministres et députés qui doivent rester sur le radar, car nos contacts sur la Colline parlementaire considèrent qu’ils sont susceptibles d'être promus :
- Le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean Yves-Duclos, est à surveiller vu sa connaissance et sa maîtrise de ses dossiers
- Le député d’arrière-ban, Sean Fraser, serait considéré pour un poste de secrétaire parlementaire
- La députée de Markham-Thornhill et ancienne directrice des nominations au cabinet du premier ministre, May Ng, pourrait obtenir des responsabilités supplémentaires, peut-être même accéder au conseil des ministres
- Le député de Charlottetown et actuel secrétaire parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien, Sean Casey, pourrait obtenir une promotion
- L’actuel secrétaire parlementaire du ministre des Finances, Joël Lightbound, est vu comme un bon joueur dans l’équipe libéral et son arrivée au conseil des ministres ne surprendrait personne
- Les autres députés qui pourraient voir leurs responsabilités augmenter sont :
- Bernadette Jordan, une députée de la Nouvelle-Écosse, qui a fait des vagues en tant que présidente actuelle du Comité permanent des pêches et des océans
- Randy Boissonnault, député d’Edmonton Centre, est une étoile montante à la Chambre
- Peter Fragiskatos, député de London North Centre
- Filomena Tassi, députée d’Hamilton West
Ministres en observation
Pendant que les députés dont nous discutions dans les précédents paragraphes sont généralement perçus comme des vedettes et des étoiles montantes, d’autres ont eu une mauvaise année. On peut penser à l’Honorable Bill Morneau, le ministre des Finances. Bien que le ministre Morneau s’est retrouvé plus d’une fois dans l’eau chaude, incluant une enquête sur l’éthique, les gens à qui nous parlons affirment que les chances qu’il soit évincé du cabinet sont minces. Le ministre Morneau est une figure dominante du gouvernement et un des exemples du nouveau type de politicien mis de l’avant par les Libéraux. Le sortir du cabinet ne serait pas vu comme un signal positif de changement pour le gouvernement Trudeau.
Seul le temps nous dira ce que ce remaniement pourra apporter de concret. Une chose est cependant certaine. En cette période de canicule qui sévit sur plusieurs régions du pays, le compte à rebours électoral est amorcé et le premier ministre devra rapidement trouver le moyen de peaufiner la stratégie et le discours qu’il devra présenter aux Canadiens s’il veut être réélu. Il semble évident que cette fois-ci, la voie à suivre semblera pour lui moins « ensoleillée » que par le passé.
——— Andrew Richardson était directeur adjoint, Politiques et stratégiea au Cabinet de relations publiques NATIONAL
——— Tammy Alamrieh était conseillère au Cabinet de relations publiques NATIONAL