For a prosperous, green, and proud Quebec
THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot
Quebec's 43rd legislature is opening under the sign of continuity. As promised by the premier François Legault during the election campaign, the Caquist government has the firm intention of continuing the momentum of the last four years.
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Discours inaugural de François Legault
La 43e législature du Québec s’ouvre sous le signe de la continuité. Tel que promis par le premier ministre François Legault lors de la campagne électorale, le gouvernement caquiste a la ferme intention de poursuivre sur sa lancée des quatre dernières années.
En rafale
Santé
- Principal défi : le manque de personnel. Le gouvernement veut instaurer une gestion de proximité : rapprocher les décisions du terrain, notamment la confection des horaires de travail pour en arriver à éliminer le temps supplémentaire obligatoire (TSO).
- Améliorer l’accès aux soins de première ligne grâce à l’élargissement des responsabilités professionnelles.
- Créer deux mini-hôpitaux privés où les Québécois paieraient avec leur carte d’assurance maladie. Des hôpitaux ouverts 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Un nouveau modèle plus efficace.
- Miser sur la télésanté et le développement d’applications pour faciliter l’accès aux données.
- Bonifier les soins à domicile.
- Continuer de prioriser les maisons des aînés.
- Répondre à la demande croissante en santé mentale. et former plus de ressources. Même chose à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
- Bonifier les services de transport aérien en régions éloignées.
- Transferts en santé du fédéral : Québec demande au fédéral d’augmenter sa contribution de 22 % à 35 % des dépenses en santé.
Économie
- Aider les Québécois face à l’inflation et aux taux d’intérêt : « On a pris des engagements avec le bouclier anti-inflation », martèle M. Legault.
- Continuer à réduire l’écart de richesse avec l’Ontario, retrouver l'équilibre budgétaire et baisser les impôts des Québécois.
- Pénurie de main-d’œuvre : « On va travailler à la requalification de la main-d’œuvre. Nous allons accompagner les Québécois dans le défi qui vient avec cette transition », promet Legault.
- Attirer les personnes de 65 ans et plus sur le marché du travail et offrir des salaires plus attractifs.
- En construction : « On ne manque pas d’emplois, on manque d’employés », avance le premier ministre.
- Inviter les syndicats à collaborer à la modernisation du secteur.
- Promouvoir plus de zones d’innovation où la recherche appliquée est en lien avec les entreprises.
- Reconnaître le secteur de l’aérospatiale comme un créneau d’avenir pour l’économie du Québec.
- Développer le réflexe d’acheter québécois, et l’autonomie alimentaire.
- Revitalisation des régions : le gouvernement maintient son engagement de déplacer des emplois publics de Montréal et de Québec vers les régions.
- Productivité des entreprises et de l’État : le gouvernement souhaite continuer à revoir ses processus pour faciliter l’agilité, la souplesse et la rapidité des organisations, notamment par la transformation numérique.
Transition vers une économie verte
- Développer l’économie verte : concilier la lutte contre les changements climatiques et la création de richesse.
- Produire 100 térawattheures de plus pour réussir la transition énergétique et atteindre la carboneutralité en 2050. Les moyens suivants sont envisagés :
- Énergie éolienne
- Bioénergie
- Modernisation des centrales électriques existantes
- Construction de nouveaux barrages à court terme
* S’assurer d’être dans une position avantageuse lors des négociations liées à Churchill Falls après la fin du contrat actuel en 2041. * Se tourner vers la construction d’autobus et de camions électriques et développer la filière batterie. * Se placer en position de leader dans l’exploitation de l’aluminium vert et de l’acier vert en plus de transformer les minéraux critiques et stratégiques sur son territoire. * Forêt : le gouvernement doit fabriquer plus de produits avec du bois. Cela sera avantageux pour l'économie et pour réduire les GES.
Culture et identité
- Poursuivre l’objectif d’arrêter le déclin du français au Québec, en particulier à Montréal. François Legault en fait sa première mission.
- Créer un tableau de bord pour suivre la situation annuellement.
- Mettre en place de meilleures politiques d’immigration qui tiennent compte de notre contexte nord-américain.
- « On vise que les immigrants parlent français à 100 %, notamment grâce aux étudiants étrangers dans les cégeps francophones », soutient M. Legault.
- Culture : l’attractivité de l’anglais est un problème. La priorité du ministre est de rendre accessible la culture d’ici, notamment aux jeunes.
Éducation
- Maintenir l’éducation comme priorité du gouvernement.
- Poursuivre le chantier des garderies pour que chaque enfant ait une place subventionnée.
- Continuer à offrir et à développer la maternelle 4 ans.
- Répondre au défi qu’est celui de trouver des travailleurs.
- Rénover et construire des écoles ainsi que des infrastructures sportives.
- Formation professionnelle : le gouvernement s'est donné comme objectif d’augmenter de 30 000 le nombre de diplômés en formation professionnelle.
- Inciter plus de jeunes à s’inscrire dans des parcours liés aux technologies de l’information. Des bourses de 1 500 $ ont été annoncées.
- Protéger la liberté académique et protéger les professeurs contre la censure.
Environnement
- Émission : le Québec émet autour de 50 % moins de GES que le reste que l’Amérique du Nord, rappelle le premier ministre.
- Créer un fonds bleu pour protéger les cours d’eau québécois, notamment le fleuve Saint-Laurent.
- Agrandir et créer des parcs nationaux et aires protégées.
- Continuer de viser un objectif de récupération de la consigne de 70 %.
Analyse
Un certain sentiment d’urgence émane de ce discours d’ouverture livré par le premier ministre François Legault : « On doit tous travailler ensemble, on doit tous être en mode solution ». Le mot d’ordre de ce premier gouvernement à obtenir deux mandats majoritaires consécutifs depuis les années Bourassa est clair : résultats, résultats… et résultats !
Sans coup de théâtre ni annonce surprise, le gouvernement est plutôt demeuré fidèle à la ligne qu’il avait déjà tracée lors du discours d’ouverture de l’an dernier. Chaque ministre a présenté au premier ministre, au cours des dernières semaines, trois priorités, toutes puisées à même le programme électoral.
Le gouvernement caquiste souhaite définir son héritage politique dans les 18 prochains mois. Ce qui ouvre la porte aux éternelles questions : s’agit-il du dernier mandat de François Legault ? Le complétera-t-il ? Sera-t-il sur la ligne de départ en 2026 ?
D’ici là, ce ne sont pas les défis qui manquent. Outre la question linguistique, qui figure au sommet des missions existentielles que se donne le premier ministre, la volonté de transformer l'économie du Québec en une économie verte en atteignant un objectif de 0 émission de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050 prend la part du lion.
Dans un contexte de forte inflation, de taux d’intérêt élevés et sous la menace d’une récession, le premier ministre fait le pari que le Québec peut conjuguer prospérité économique avec protection de l’environnement et lutte aux changements climatiques. Il y voit même un levier pour l’atteinte d’une autre de ses priorités économiques: créer de la richesse et réduire l’écart avec l’Ontario.
Le premier ministre ouvre le débat sur la construction de nouveaux barrages hydroélectriques et en fait un enjeu de société. M. Legault affirme qu’il faudra produire plus de 100 térawattheures supplémentaires pour « électrifier l’économie du Québec », mais aussi pour alimenter les états voisins, avec qui il multiplie les lucratives ententes. « Le défi qu’on a, c’est de bâtir un demi-Hydro-Québec », a résumé M. Legault.
Sur la délicate question de l’immigration, François Legault rappelle que le Québec est l’une des nations les plus accueillantes au monde.
À ceux qui perçoivent l’immigration comme la clé de voûte de la pénurie de main-d’œuvre, le premier ministre relativise : « L'immigration fait partie du coffre à outils, mais ce n'est pas une solution miracle ».
Ce que ça signifie pour vous
Pour toute organisation voulant engager un dialogue avec le gouvernement, ce discours inaugural devient un document auquel il faut se référer pour s’aligner avec les priorités du gouvernement.
En lieu et place, il faut décoder les non-dits de ce discours et voir de quelle façon nous pouvons traduire la vision gouvernementale et permettre à l’équipe en place d’atteindre ses objectifs.