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François Legault uses the start of the 2024 session to prepare for the 2026 election

François Legault uses the start of the 2024 session to prepare for the 2026 election

THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

Discover why the unexpected departure of superminister Pierre Fitzgibbon has shaken Quebec's political landscape and how François Legault is responding. Read the full article in French to understand the energy issues and potiential upcoming electoral strategies.

On pensait que la rentrée parlementaire allait être marquée par le manque d’enseignants dans les écoles ou la mise en place de Santé Québec, mais non!

C’est le départ du superministre Pierre Fitzgibbon qui a fait trembler la terre politique. Oui, on savait que le député de Terrebonne n’allait pas finir son mandat, mais on pouvait penser que M. Fitzgibbon allait quitter son poste juste avant la période des fêtes.

Cependant, François Legault a décidé de tirer le diachylon maintenant au lieu d’attendre, et ce, même si Pierre Fitzgibbon voulait attendre l’adoption de son projet de loi sur l’avenir énergétique du Québec avant de quitter la scène politique.

Les déclarations, au cours des dernières semaines de M. Fitzgibbon, sur les tarifs d’hydroélectricité et sur le fait qu’il travaillait sur sa propre succession ont probablement accéléré la décision du premier ministre Legault de se séparer de son joueur le plus influent autour de la table du Conseil des ministres.

Car, on sent que François Legault veut utiliser les tarifs résidentiels pour faire un contraste avec ses adversaires. Le premier ministre a même publié un message sur ses médias sociaux, dimanche, pour réaffirmer qu’il a limité la hausse des tarifs à 3% et qu’il n’entend pas le faire au-delà de ce seuil tant qu’il serait premier ministre. Sur ce point, le premier ministre et son ancien superministre ne logeaient pas à la même enseigne. Il aurait été difficile pour la Coalition avenir Québec (CAQ) de mettre en place cette stratégie avec M. Fitzgibbon dans les rangs.

Ce qui est surprenant dans la décision de M. Legault, c’est le moment choisi – la veille de la rencontre de son caucus avant la rentrée parlementaire. Le chef caquiste aurait probablement pu prendre cette décision au cours de l’été et faire les changements à son équipe ministérielle pendant que les Québécois profitaient de la chaleur estivale.

Nouvelle superministre

Dès la fin de son caucus, jeudi après-midi, M. Legault a pris l’avion pour se diriger vers Québec. Une petite cérémonie avec le lieutenant-gouverneur pour nommer Christine Fréchette comme la nouvelle superministre de l’Économie et de l’Énergie, un choix logique dans les circonstances.

Legault ne voulait pas brasser les cartes maintenant. Le grand remaniement, tant souhaité par les députés caquistes, n’arrivera pas tout de suite; la patience est de mise. Ainsi, récompenser celle qui est considérée comme l’étoile montante et qui a bien performé dans le dossier de l’immigration était un incontournable pour M. Legault.

Mme Fréchette a la réputation d’être une personne qui livre la marchandise et qui apprend rapidement. Deux qualités qui risquent d’être utiles pour la nouvelle ministre de l’Économie, de l’Innovation de l’Énergie. Avec les consultations sur le projet de loi 69, Mme Fréchette n’aura pas le temps de chômer, car en plus du temps qu’elle devra passer en commission, elle doit mettre en place son nouveau bureau. Plusieurs membres de son équipe qui étaient avec elle au ministère de l’Immigration (son directeur de cabinet et son directeur des communications notamment) vont la suivre dans ses nouvelles fonctions.

Au-delà du projet de loi sur l’avenir énergétique du Québec, le débat sur les tarifs d’hydroélectricité va prendre beaucoup de place sur la scène provinciale. On sent que François Legault aimerait que cet enjeu soit au cœur de la prochaine campagne électorale en 2026.

Cependant, le gouvernement devra s’occuper des autres dossiers chauds, car les Québécois s’attendent à des résultats concrets. Ainsi, il faudra suivre avec attention ce qui se passera en éducation et également du côté de la santé avec la mise en place de Santé Québec. De plus, la mise en place de l’agence des transports et la réforme du cadre contractuel dans le secteur de la construction vont alimenter les débats à l’Assemblée nationale.

En route vers 2026

Ainsi, l’équipe caquiste ne peut pas se permettre d’être paralysée par la démission forcée de leur ancien superministre. Car, même si la CAQ a rétréci l’écart avec le Parti québécois dans les derniers sondages, ce n’est pas parce que l’équipe Legault cartonne, c’est plutôt une légère baisse du côté de Paul St-Pierre Plamondon (PSPP).

Mais, au-delà des sondages à court terme, le vrai test sera l’élection partielle dans Terrebonne. Le Parti Québécois (PQ) rêve de reproduire l’exploit de Jean-Talon. Et cette fois-ci, le parti de PSPP est d’ores et déjà le grand favori. Une victoire du PQ pourrait galvaniser l’élan des troupes en plus d’agir comme un puissant avertissement envers le gouvernement en place.

C’est probablement pour tenter de conserver la circonscription de Terrebonne que François Legault n’hésite pas à jouer sur les tarifs d’hydroélectricité. De plus, ce sera un bon test pour la prochaine campagne électorale. À suivre assurément!

Le PLQ ne sera pas une menace lors de cette élection partielle, mais leur course à la direction semble désormais attirer davantage de candidatures de qualité. L’arrivée éminente du ministre fédéral Pablo Rodriguez sur la scène provinciale semble en surprendre plusieurs, dont Denis Coderre. Il faudra suivre avec intérêt les prochains gestes de l’autre candidat, Charles Millard, ancien président de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Cette rentrée prend déjà des airs de précampagne électorale. Cependant, avant de rêver à la prochaine campagne, François Legault doit livrer la marchandise dès maintenant s’il veut espérer obtenir un troisième mandat. M. Legault doit transformer ses différents chantiers en réalisations concrètes avec des effets tangibles pour les Québécois et Québécoises.

Bien entendu, l’équipe des Affaires publiques et des relations gouvernementales chez NATIONAL suivra attentivement tout ce qui se passera au cours des prochains mois. N’hésitez pas à nous contacter pour voir ce qui vous attend au cours des prochaines semaines.

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